constat de petites fentes dans le bois qui sont encollées et consolidées.
Application d’une première couche de laque noire sur l’ensemble de la surface pour imprégner le support et créer une adhérence. Ceci a permis d’observer la réaction du bois et de prendre la décision d’un entoilage. En effet, si le bois continue à bouger (s’ouvrir ou se fermer selon la sécheresse ou l’humidité de l’environnement) la laque elle, est posée sur la toile et ne subit pas ces écarts. Ce qui évite ainsi le craquèlement de la surface laquée !
Entoilage avec un papier intissé, c’est un support neutre pour la laque et fin pour ne pas tirer sur le bois et éviter ainsi qu’il ne se voile.
1re couche d’imprégnation de laque sur le papier. La laque utilisée est une laque noire appelée kuro naka et/ou hon kuro (黒中漆 ou 本黒 ) qui sert aux couches intermédiaires. C’est une laque dans laquelle il y a une charge de charbon pour lui donner une texture plus épaisse et une couleur noire opaque.
Après l’application de chaque couche il est nécessaire d’attendre plusieurs jours dans un milieu sans poussière, à une hygrométrie d’environ 80% et une chaleur minimum de 20°c. Cette étape est l’équivalent d’un séchage, mais le terme le plus exact pour la laque végétale urushi ( 漆 ) est celui de « polymérisation ». Les molécules durcissent (à peu près comme le verre) ce qui offre une surface solide et étanche. Plus les temps de polymérisation sont longs entre chaque couche, plus la laque devient dure et stable.
Un ponçage de la surface est nécessaire avant la pose d’une nouvelle couche. Cela permet à la fois d’enlever les irrégularités de surface et créer une adhérence/une accroche pour la prochaine couche. Le ponçage se fait généralement à l’eau, les premiers se réalisent avec un papier à poncer d’une granulométrie de 600, 800 à 1200. Dans le cas d’un support papier, j’ai effectué un ponçage à sec pour les 3 premières couches.
Par la succession de couches et de ponçages intermédiaires, on obtient une surface qui s’homogénéise. Le ponçage devient alors de plus en plus fin (jusqu’à 2000). Il s’effectue au moyen de papier de ponçage spécifique et/ou de charbon de bois japonais, celui-ci dont la calcination est très régulière offre une qualité de ponçage incroyable !
Application au pinceau de la 2e et de la 3e couche avec une laque kuro naka mélangée à une charge de suie pour effectuer des couches plus épaisses.
La 4e couche a été appliqué à la spatule pour niveler l’ensemble, les 5e, 6e et 7e couches sont une application de kuro naka poncées au 2000 entre chaque pour obtenir un ensemble homogène.
Enfin, une couche très légère de rouge (laque saturée de pigment ocre rouge 1 pour 1) est déposée sur la surface. Le rouge est une couleur qui s’oxyde très vite et peu vite devenir brune car la laque reprend sa couleur naturelle à l’humidité. Ainsi le séchage doit s’effectuer sans humidité (la météo doit être anticipée...) pour garder une couleur vive et claire. Le séchage est de ce fait un peu plus long.
Par-dessus cette couche de rouge, est apposée une couche de aka naka (赤 中漆 ) (laque transparente à la couleur du miel de châtaignier légèrement rouge-acajou). Ponçage au 2000.
Sur la surface sont apposés les premiers éléments de décor, à savoir les « vagues » blanches avec une laque saturée de pigment blanc (gofun) et de nacre naturelle. Ces dernières sont dans un premier temps recouvertes de noire puis poncées, ce qui fait réapparaître les textures blanches du dessous. Puis de nouvelles couches de rouges, oranges, bruns de différentes nuances sont ajoutés en très fines couches opaques ou transparentes. Il y a entre 8 à 10 couches très fines qui font moins de quelques microns.
L’ensemble est parfois recouvert d’une couche fine d’aka ou de Jo-shuai (上朱合) pour homogénéiser la composition des formes et couleurs, mais aussi pour garder toujours plane la surface malgré quelques reliefs apparents qui donnent du volume et de la profondeur.